Une étude du CNRS traitant des espèces invasives a révélé que les invasions sont aussi coûteuses que des catastrophes naturelles.
En 40 ans, les invasions biologiques ont causé des pertes financières comparables à celles des tempêtes ou des inondations. C’est ce qu’a indiqué le CNRS dans un communiqué de presse diffusé le 14 avril dernier.
Des scientifiques du CNRS et de l’Université Paris-Saclay se sont réunis et ont analysé la base de données Invacost. En effet, cette dernière regroupe 13500 types de coûts financiers liés à des invasions dans le monde. Les auteurs de l’étude ont également récolté des chiffres importants. Ces derniers sont issus de la base de données internationales sur les catastrophes naturelles ainsi que de la NOAA*.
L’étude prend en compte les catastrophes naturelles qu’a connue la planète entre 1980 et 2019. Ceci, en se focalisant sur les dépenses qu’ont engendré ces dernières. Ensuite, ils ont étudié les conséquences économiques des invasions sur les espèces locales, les écosystèmes, et sur les activités humaines.
Après l’étude des données, le CNRS révèle plusieurs données intéressantes. En effet, les résultats démontrent que les coûts associés aux invasions ont augmenté plus rapidement que ceux liés aux catastrophes. Autre donnée à retenir, les investissements sur la prévention de ces invasions sont « dix fois moins élevés que les pertes financières engendrées par ce phénomène ».
Cette étude témoigne de l’importance de l’impact des différentes invasions. Les moustiques tigres ou les frelons asiatiques par exemple, causent des dégâts aussi bien sur le plan sanitaire que sur le plan économique. En effet, leur gestion oblige à d’importantes dépenses liées aux différentes mesures prises pour lutter.
Durant cette période, les coûts économiques dus aux espèces invasives sont de 1 208 milliards de dollars. Ainsi, il s’agit de la deuxième catégorie de dépenses la plus importante après celle liée aux tempêtes.
Les conséquences de la présence des espèces sont internationales et poussent à adopter des stratégies de lutte sur le plan national comme mondial. Le site du Gouvernement français rapporte une augmentation d’au moins 76% des espèces exotiques envahissantes en Europe au cours des 35 dernières années.
En France, selon le Ministère de la Transition écologique, une espèce envahissante est introduite par l’homme, menaçant les écosystèmes et habitats locaux. De ce fait, le risque pour l’homme à travers la transmission de bactéries pathogènes est un autre impact.
La France est l’un des pays européen les plus touchés par ces invasions. Chaque année, les frelons asiatiques et les moustiques tigres représentent un enjeu de lutte important. L’étude française de 2020 dans NeoBiota estime à 23 millions d’euros entre 2006 et 2015 les coûts pour contrôler les nids de frelon asiatique en France.
Chaque pays a sa propre réglementation pour encadrer la lutte et les dépenses liées à ces invasions mais suit également des réglementations communes avec les autres pays. Le territoire français suit par exemple le Code de l’environnement ou encore le Règlement européen relatif à la prévention et à la gestion de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes, adopté en 2014.
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Sources :
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2530064423000214?via=ihub
https://www.ecologie.gouv.fr/especes-exotiques-envahissantes
NOAA* : Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique
