Détecté pour la première fois en France métropolitaine, en juin 2023, la Direction
régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) a depuis officialisé la
présence de l’aleurode épineux du citronnier, un nouvel insecte considéré comme
envahissant.
Originaire du Sud-Est de l’Asie, l’Aleurocanthus spiniferus ou aleurode épineux du citronnier est répertorié comme un organisme européen de quarantaine depuis 2019. Cet insecte hémiptère s’est répandu dans l’Océan Indien, en Afrique avant de s’établir en Europe à partir de 2008.
Après l’Italie, la Croatie, la Grèce, le Monténégro et l’Albanie, l’aleurode épineux est officiellement présent sur le sol français. « Une première observation a été faite par un bénévole qui a rapporté une photo d’un Aleurocanthus spiniferus adulte sur l’Inventaire National du Patrimoine Naturel »
explique un article scientifique retraçant l’historique de cette observation, publié sur MDPI le 30 novembre 2023. Détecté pour la première fois en juin dans le Gard et l’Hérault, la DRAAF-SRAL a officialisé sa présence dans plusieurs communes d’Occitanie. Le 30 novembre 2023, une réunion du CROPSAV Occitanie (Conseil Régional d’Orientation de la Politique Sanitaire Animale et Végétale) a eu lieu. La situation régionale de la présence de l’aleurode a été présentée alors que les autorités soupçonnent l’insecte d’avoir atteint Montpellier. Les investigations réalisées ont détecté la présence de l’insecte sur plusieurs espèces de végétaux : des arbres fruitiers (kakis, grenadiers…), du lierre, des fleurs (rosiers, magnolias…), des vignes, des saules gris…
Sans danger pour l’homme et les animaux, l’aleurode épineux s’attaque cependant à de nombreuses espèces de végétaux et cause d’importants dégâts : jaunissements et chute des feuilles, affaiblissement des plantes… Les aleurodes se nourrissent de la sève et sécrètent un miellat, responsable de fumagine (maladie provoquée par des moisissures noires dues à diverses espèces de champignons). Face à cette situation, l’aleurode fait l’objet d’une règlementation européenne, il est notamment interdit de l’introduire sur l’ensemble des pays de l’Union Européenne. En cas de détection, des mesures d’éradication doivent être obligatoirement prises (Règlement (UE) 2022/1927).
Sur son site, la DRAAF Occitanie précise que dans les communes infestées, « la circulation de végétaux destinés à la plantation des genres et espèces produites sur ces communes est soumise à des exigences particulières ». Parmi ces dernières, la constatation de l’absence de
l’insecte sur le lieu de production et la réalisation de mesures de traitements en prévention.
La DRAAF appelle à la vigilance et à signaler sans délai toute observation « d’insectes suspects » ou toute constatation de dégâts importants sur les végétaux pour permettre d’identifier et d’officialiser la présence de l’aleurode. Si celle-ci est avérée, la plante infectée devra être détruite par incinération ou en étant enfermé dans un sac hermétique pendant au moins deux semaines. Les autorités conseillent d’utiliser des traitements insecticides à base d’huiles minérales sur les plantes en début d’infestation. Dans le cas où cette dernière est trop importante, il faut faire appel à un professionnel doté d’un Certiphyto.
