Faut-il lutter contre les lapins de garenne ? La question fait débat depuis plusieurs années alors que l’animal envahit plusieurs départements.
Oryctolagus cuniculus plus connu sous le nom de lapin de garenne ou lapin commun est un animal présent sur tout le territoire. Il est considéré comme un nuisible pour certains, quand pour d’autres, il s’agit d’une espèce menacée.
Bien qu’il lui ressemble, le lapin de garenne (de l’ordre des lagomorphes) est plus petit que le lièvre (entre 35 et 50 cm), a des oreilles plus courtes et est de couleur gris-brun ou gris-beige. Il apprécie les milieux semi-ouverts comme les champs ou les parcs. Introduit comme animal de compagnie et pour le commerce de fourrure, il envahit les espaces publics de plusieurs départements. D’ordinaire nocturne, il n’est pas rare de l’observer en journée. Il se reproduit rapidement et la femelle peut avoir jusqu’à six portées par an, avec un nombre variant entre 3 et 12 individus par portée. Le lapin de garenne est un animal doté de sens très développés, notamment une vue à 360°.
En 2017, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature a classé le lapin de garenne comme une espèce quasi menacée. Car en plus d’être sujet à plusieurs virus, tels que la mycomatose, l’espèce est menacée par de nombreux prédateurs naturels, comme le renard, ainsi que par la disparition de son habitat, la chasse, et son éradication.
En effet, dans de nombreux départements, il est considéré comme un animal susceptible d’occasionner des dégâts. La raison ? Les importants dommages qu’il cause aux cultures en cherchant de la nourriture ou en creusant des terriers.
En mars 2024, la préfecture de l’Hérault a demandé à douze communes d’agir contre sa prolifération. Selon France Info, « sur les 2 000 hectares de céréales plantés par les membres de la coopérative agricole de la CUMA de Mauguio [une commune du département], 30 % parmi lesquelles des semences de blé et de pois chiches, seraient perdus à cause de la présence des lapins ».
Dans ce département, le préfet a pris, en mars 2023, un arrêté classant l’animal comme une espèce susceptible d’occasionner des dégâts (ESOD). Dès lors, des mesures de lutte ont été autorisées. Parmi elles, la destruction par tir, autorisée entre le 15 août et le 31 mars, également des battues administratives ou des utilisations de furets.
Cependant, ces mesures ne font pas l’unanimité.
À Baillargues (Hérault), le maire de la ville a lancé en avril 2024 une campagne d’affichage incitant à chasser et à consommer les lapins de garenne. Interrogé par 20 minutes, Eddine Ariztegui, élu du groupe Choisir l’écologie à Montpellier dénonce ce procédé et « l’hypocrisie de l’État qui autorise l’élevage de lapins achetés par des chasseurs pour être relâchés afin de servir de cibles vivantes et l’abattage de leurs prédateurs naturels ».
En 2023, la préfecture de Paris avait présenté un arrêté pour faire du lapin de garenne un ESOD, alors que l’animal envahissait les Invalides. Une décision à laquelle s’est opposé le groupe Europe Écologie-Les Verts et l’association Paris Animaux Zoopolis (PAZ). Un précédent arrêté, adopté en 2021 avait été abrogé l’année suivante. Mais en février 2024, la préfecture a de nouveau été sous le feu des critiques de PAZ après avoir lancé une opération de capture, rappelle le Parisien.
Ces événements montrent que la problématique du lapin de garenne est au cœur des débats.
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