Depuis plusieurs semaines, Kehl, une ville allemande située à la frontière avec la France, subit une invasion de fourmis. Le maire a lancé l’alerte, mais faut-il craindre une invasion en France ?
« De notre point de vue, il est urgent d’établir des réseaux puissants, rassemblant des chercheurs, des économistes et des politiques ». La déclaration de l’élu allemand Wolfram Britz, rapportée par le quotidien Les Dernières Nouvelles d’Alsace, ne laisse rien présager de bon.
Le maire de Kehl, une ville allemande frontalière de Strasbourg (Bas-Rhin), a décidé de prendre la parole pour alerter sur une espèce invasive de fourmis qui a colonisé la ville et s’est multiplié « de manière explosive ».
Tapinoma magnum est une espèce très résistante et qui tend à se développer. Elle est présentée comme un fléau écologique et économique. Elle forme des supercolonies de plusieurs hectares avec de nombreuses reines. Autre problème, il est difficile de la différencier des autres espèces à l’œil nu.
Le réchauffement climatique et la perte de la biodiversité lui permet de proliférer. Tapinoma magnum est déjà présente en Corse, sa découverte ne date que de 2017 expliquait l’an dernier, Jean-Yves Bichaton, chargé de mission en région PACA-Corse de l’Office français de la biodiversité, au Figaro. Pourtant, la fourmi existe depuis le 20e siècle en Afrique du Nord et a depuis été identifiée en Suisse et en Italie. Quant à Strasbourg, à quelques kilomètres de Kehl, on la recense en fait depuis l’an dernier.
Cette fourmi nuisible est responsable de dégâts sur les cultures, arbres fruitiers et les jardins, s’introduit dans les habitations et peut provoquer des coupures de courant et d’internet. Cette espèce est aussi agressive envers d’autres fourmis et notamment celles jugées bonnes pour les sols. Tapinoma magnum semble être attirée par les milieux chauds, secs et dégradés.
Les spécialistes soulignent la difficulté à éradiquer cette espèce en raison de sa reproduction rapide et de la perte de biodiversité. Ils précisent que si les autres espèces disparaissent, cela favorise la présence de cette fourmi invasive.
Cyril Berquier, entomologiste à l’office de l’environnement corse précisait au Figaro que seule une lutte coordonnée entre les différentes régions touchées allait permettre de la réguler.
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