Une étude internationale a récemment dévoilé le coût économique mondial des moustiques et des maladies qu’ils véhiculent depuis 45 ans. Une somme considérable, sans doute l’ultime preuve de l’importance de la problématique.
94,7 milliards de dollars. C’est ce qu’ont coûté les moustiques et leur virus depuis 1975. Cette somme a été dévoilée par une étude internationale, coordonnée par l’Institut de Recherche pour le Développement, le Centre Nationale de Recherche Scientifique et le Muséum Nationale d’Histoire Naturelle, publiée en juin dernier.
L’étude se penche sur deux espèces principales : Aedes aegypti et Aedes albopictus, connues pour transmettre des virus tels que la dengue, le chikungunya et le Zika. Les coûts ont été évalués pour 166 pays entre 1975 et 2020 (soit 45 ans)
Les chercheurs ont observé une hausse des coûts mondiaux en prenant en compte les dépenses en médicaments, hospitalisations, perte de productivité ou encore d’achats d’insecticides. Le coût annuel moyen est de 3,29 milliards avec un pic en 2013 de 20,9 milliards.
Les spécialistes précisent néanmoins que ce nombre est « largement sous-estimé, puisqu’étant uniquement basé sur les coûts réels rapportés dans la littérature scientifique ». Mais ils affirment qu’ils ont augmenté depuis trente ans et ont été multipliés par 14 après l’émergence de Zika et du chikungunya, en particulier en Amérique et en Asie, zones où les deux moustiques sont présents. De même, les dommages et les pertes ont « un ordre de grandeur plus élevés que l’investissement dans la gestion, avec seulement une partie modeste allouée à la prévention ».
Pour les auteurs, la lutte anti-vectorielle est donc sous financée. Les investissements dans la prévention sont inférieurs aux coûts des dommages et n’ont que peu évolué. Cet écart favoriserait la transmission des maladies. Ils recommandent donc d’adopter de nouvelles stratégies internationales avec un objectif commun.
Pour la France, cette somme serait de 549 millions dont 33 millions en métropole. Mais avec les JO, ce coût va sans doute considérablement augmenter.
SOURCES :
•https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969724032017?via%3Dihub
