Depuis le début de l’année, l’île de la Réunion fait face à une forte épidémie de leptospirose. Celle-ci s’expliquerait par la saison des pluies, selon les autorités sanitaires.
Maladie bactérienne potentiellement mortelle et transmise en grande partie par le contact avec l’urine des rongeurs, la leptospirose est inscrite depuis le 24 août 2023 sur la liste des maladies à déclaration obligatoire.
Santé Publique France recense plus de 1 million de cas sévères par an dans le monde avec 6 % de décès. En inscrivant la maladie à cette liste, les autorités sanitaires espèrent pouvoir agir et prévenir plus efficacement et suivre plus précisément l’évolution du nombre de cas.
La leptospirose se transmet par contact direct avec la peau ou une muqueuse mais peut aussi être transmise de manière indirecte dans des milieux humides contaminés par l’urine des rongeurs. À ce titre, les spécialistes estiment que la pluie favoriserait la transmission de la maladie.
Dans une étude intitulée « Panorama des pathologies infectieuses et non infectieuses de Guyane en 2022 », parue en 2023 , les auteurs précisent : « l’augmentation récente [des cas] est probablement à relier à un indice pluviométrique exceptionnellement fort depuis 2020, responsable d’inondations répétées, notamment en zone urbaine, regroupant ainsi les conditions propices à la transmission de Leptospira ».
L’Agence Régionale de Santé (ARS) a observé en 2023, une saison de pluie inhabituellement faible en Guyane, qui, corrélée à un nombre de cas en baisse, a de quoi confirmer la théorie. Les autorités recommandent alors de ne pas se baigner dans les eaux troubles ou boueuses, mais avec le retour des pluies, elles craignent une hausse des contaminations.
Aujourd’hui, la pathologie fait l’objet d’une surveillance accrue en particulier dans les territoires d’Outre-mer où les cas sont en hausse, avec un taux d’incidence de 10 à 70 fois plus élevé qu’en France métropolitaine, selon les territoires.
Depuis le début de l’année, une épidémie persiste à un niveau élevé à la Réunion. Selon les données de l’ARS, au 6 mars, 83 cas ont été déclarés « soit trois fois plus de cas que les années précédentes à la même période ». 48 personnes sont hospitalisées dont 19 en réanimation et 1 décès a été enregistré. L’ARS réitère son alerte sur le facteur pluie comme étant favorable à la persistance des bactéries dans l’eau, ce qui explique sans doute le profil prédominant des personnes contaminées qui pratiquent des activités à risque : jardinage, élevage, travaux agricoles.