Selon une étude publiée en avril dernier dans la revue américaine Plos One, un rat sur quatre à Lyon serait porteur de la leptospirose. Cette recherche, qui a examiné les rongeurs présents dans deux grands parcs de la métropole, souligne l’importance de considérer le rat comme un enjeu de santé publique. Les scientifiques sont unanimes : la présence de cette maladie chez les rats constitue une menace sérieuse pour la santé des habitants.
26 % des rats lyonnais sont porteurs de la leptospirose. Ce chiffre est le résultat d’une étude publiée le 10 avril dans Plos One, une revue scientifique américaine, et témoigne d’une urgence quant au risque sanitaire lié à la présence des rongeurs dans une ville aussi importante que Lyon.
Entre 2020 et 2022, des équipes de l’école vétérinaire de Lyon (VetAgro Sup), de l’Institut Pasteur et des universités de Clermont-Ferrand et de Montpellier ont piégé et étudié 595 rongeurs dans deux parcs de la métropole de Lyon.
Les auteurs expliquent l’intérêt d’une telle enquête : « les résultats améliorent nos connaissances sur la prévalence de la leptospirose dans un environnement urbain, qui est une condition préalable essentielle à la mise en œuvre de la prévention des risques associés ». La recherche met en évidence les facteurs contribuant à la présence de la leptospirose et permet d’identifier les souches de la maladie dans les zones concernées.
Le fait que les rats soient porteurs de la leptospirose n’est pas inédit, mais c’est la première fois qu’une étude d’une telle ampleur est réalisée en France et résonne sur le sol américain. L’objectif de cette étude est d’évaluer les risques que la présence des rongeurs fait peser sur la santé des habitants.
Les rats ont été piégés dans deux grands parcs de la métropole de Lyon : le parc de la Tête d’Or, dans le sixième arrondissement de Lyon, et le parc de Lacroix-Laval,à Marcy-l’Étoile (69280). Dans le premier, 355 rats ont été capturés dans 19 zones différentes.
Une cartographie réalisée par la suite a permis de déterminer la présence exacte des Rattus norvegicus ou rats bruns, dont 26,1 % d’entre eux sont porteurs de la pathologie, autour de trois zones principales et très fréquentées. L’enquête précise : « 32 ont été attrapés au centre technique, 12 au Café du lac et 15 autour des manèges ». Les rongeurs étant attirés par la nourriture en surface, ce qui explique leur présence dans ces points clés du parc.
De quoi inquiéter les scientifiques, puisque la leptospirose, maladie potentiellement mortelle, peut se contracter par contact avec l’urine, les déjections ou l’eau contaminée par les rongeurs. Cette étude va permettre de mettre en évidence les zones à traiter en priorité et d’illustrer l’importance de mener des actions pour lutter contre la présence de ces rongeurs.
Reste à savoir si les autorités vont tenir compte de ces chiffres.
Pour la Ville de Lyon, à l’origine de la demande de cette étude : « L’intérêt (…) est justement de caractériser le risque sanitaire en amélioration la connaissance de la prévalence de ces bactéries dans les populations de rongeurs (…) cela nous permettra ensuite de cibler les opérations de régulation afin de limiter le risque au maximum », rapporte Le Progrès.
Pour en savoir plus sur cette maladie, n’hésitez pas à consulter notre article sur l’épidémie de leptospirose à la Réunion.
Sources :