Des récentes expérimentations en France, utilisant des insectes prédateurs pour combattre les nuisibles ravageurs de végétaux, ont donné des résultats prometteurs. Ces derniers suggèrent que le biocontrôle pourrait être une méthode alternative efficace et durable aux produits phytosanitaires de synthèse.
Utiliser des méthodes naturelles contre les ravageurs des végétaux ? Une option qui va sans doute se développer ces prochaines années. L’utilisation des produits phytosanitaires de synthèse fait débat, en témoigne la question des néonicotinoïdes, ce qui pousse à envisager de nouvelles solutions.
Parmi ceux-ci, des opérations de lâcher de trichogrammes ont présenté des résultats encourageants. Ces petites guêpes parasitaires s’attaquent aux œufs de plusieurs espèces ravageuses. Le 19 mars dernier, la Chambre d’agriculture de l’Hérault et des viticulteurs indépendants ont exposé les résultats d’une opération réalisée en août 2023. Des milliers trichogrammes ont été lâchés sur plusieurs vignobles pour s’attaquer aux pyrales des agrumes qui ravagent les cultures depuis plusieurs années. Les prédatrices pondent des œufs dans leurs proies pour se reproduire.
La Chambre d’agriculture a mis en avant des résultats similaires entre les vignobles sous insecticides et ceux où l’opération a été menée.
France Info précise que le coût reste élevé : un lâcher de trichogrammes vaut 75 euros par hectare. Au total, l’expérimentation a été effectué sur 116 hectares pour un coût total de 12 600 euros.
Mais cette méthode est plus respectueuse de l’environnement et sans risque pour la santé humaine. D’autant plus que dans certaines zones dites ZNT, Zone de non-traitement, les produits phytosanitaires sont interdits.
Plus récemment, à Désaignes (Ardèche), ce sont 300 guêpes asiatiques qui ont été lâchées dans un verger de cerisiers pour lutter contre les mouches asiatiques, a annoncé France Info. La zone concernée avait vu 70 % de sa récolte détruite en 2023. Là encore, certains produits ont été interdits par la Commission Européenne, comme l’Imidan, en 2022.
Ces méthodes dites de biocontrôle pour lutter contre les maladies et ravageurs de cultures s’appuient sur des actions naturelles et respectueuses de l’environnement. Depuis 2020, le biocontrôle fait partie d’une stratégie nationale de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires.
Il existe quatre grandes catégories de produits utilisés en biocontrôle : les macro-organismes (comme les insectes), les micro-organismes (virus ou bactéries), des médiateurs chimiques (phéromones) et des substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale.
Le ministère de l’Agriculture présente sur son site une liste des produits de biocontrôle autorisés à la commercialisation et à l’utilisation.
Cette façon de repenser l’agriculture et la lutte contre les nuisibles ravageurs des végétaux n’en est qu’à ses débuts. Bien que les résultats soient prometteurs, certains doutes subsistent quant à l’efficacité du biocontrôle. Par exemple, la coccinelle asiatique, utilisée comme prédatrice des pucerons est aujourd’hui devenue une espèce invasive.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les nuisibles en général, nous vous invitons à aller jeter un coup d’œil à l’ensemble des articles de notre blog.
Sources :